L'expert - Centre National de l'Expertise

Diagnostic termites

Le diagnostic termites (parasites du bois)

Les dégâts causés par les insectes xylophages touchent essentiellement une vingtaine de départements mais s’étendent de plus en plus sur tout le territoire français.

La loi du 8 juin 1999, voté par le parlement en vue d’organiser la lutte contre les termites et autres insectes à larves xylophages en Immobilier Bâti ou non Bâti, impose par arrêté préfectoral un état parasitaire pour tout bien mis en vente dans une zone à risque, ainsi qu’une indépendance totale entre, d’une part les personnes chargées d’un diagnostic des états parasitaires et, d’autre part, les entreprises chargées du traitement. L’examen porte sur les huisseries de portes et fenêtres, les plinthes, les parquets, les boiseries apparentes, les escaliers, les solives apparents, les tapis de sol, les charpentes et toutes les parties en bois visibles et accessibles, ainsi que sur les terrains formant sols de bâtiments sur plan et matrice cadastrale.

Le présent constat est valable au jour même de la visite. Selon la loi, il est utilisable durant six mois pour toute transaction immobilière.

En cas de détection de termites, une déclaration doit obligatoirement être faite auprès de la mairie par l’occupant ou à défaut par le propriétaire. (Selon l’article 2 de la Loi n°99-471 du 8 juin 1999). Les termites sont déjà bien connus dans les régions du sud-ouest de la France, où ils provoquent d’innombrables dégâts. Mais aujourd’hui la zone concernée par le problème s’étend. Le CTBA (Centre technique du Bois et de l’Ameublement) recense à l’heure actuelle 54 départements infestés, à des niveaux variables selon la zone géographique. Les observations menées depuis quelques années montrent une progression vers le nord et l’est.

Le termite est l’insecte qui provoque les plus importants dégâts dans les habitations. Si vous en trouvez, vous êtes tenus de faire une déclaration à la mairie de votre commune.

Les termites, insectes sociaux par excellence

  • Des rôles bien définis. Les termites que l’on rencontre en France dans les constructions appartiennent au genre Reticuliterme. A l’instar des abeilles et des fourmis, ils sont organisés en société dans laquelle chacun des membres a un rôle très précis à jouer.
  • Les ouvriers, nourriciers de la colonie. Petits individus blancs qui se déplacent rapidement, ils sont les plus nombreux de la colonie. il grouillent littéralement à l’intérieur des morceaux de bois qu’ils ont investis. Leur travail consiste à consommer la cellulose, à la digérer puis à la régurgiter pour nourrir tous les autres membres de la colonie. C’est ce qu’on appelle la trophallaxie. Constamment en recherche de nourriture les termites ouvriers prospectent sans relâche et tous azimuts. Ce sont eux qui provoquent les dégâts, eux également qui construisent les « cordonnets » qui, sur les murs d’une construction, révèlent la présence de termites et leur permettent de franchir des zones impénétrables tout en restant à l’abri de la lumière.
  • Les soldats, défenseurs de la colonie. Blancs et de même taille que les ouvriers, les « soldats » sont beaucoup moins nombreux. Ils se distinguent par une tête disproportionnée, très colorée et deux grosses mandibules avec lesquelles ils défendent la population contre les ennemis, principalement les fourmis. Leur tête hypertrophiée ne leur permet pas de se nourrir seul : les ouvriers les alimentent par trophallaxi.
  • L’essaimage ou la recherche de bois nouveau. Manifestation caractéristique de la présence des termites, l’essaimage se produit une fois par an, entre janvier et avril selon les espèces. Des centaines de reproducteurs ailés s’envolent alors par les orifices creusés par les ouvriers. Au gré du hasard, des couples se forment. Les plus chanceux, qui tomberont près d’une cavité dans du bois, pourront se reproduire et créer rapidement une nouvelle population.
  • Les couples reproducteurs. Une phénoménale fertilité. Les colonies de termites souterrains rencontrées en France contiennent plusieurs couples reproducteurs. Le premier provient d’un essaimage à la suite duquel il a constitué une colonie. Puis de nombreux individus deviennent à leur tour reproducteur mâle ou femelle. ces individus appelés néoténiques contribuent au développement de la colonie sans subir les contraintes du monde extérieur… Ce mode de reproduction permet notamment aux colonies termites de se multiplier par « bouturage » au gré des déplacements de terre, de gravats…
  • Des parasites difficiles à percevoir. Hormis les reproducteurs ailés, toutes les castes de termites sont aveugles : ils craignent la lumière et la fuient. C’est ce qui explique qu’ils œuvrent à l’intérieur du bois, à l’abri de la lumière, donc loin des regards…Les forêts françaises des zones tempérées (Charente, Sud-Ouest, Roussillon, Côte d’Azur) sont le milieu naturel des termites. Depuis des siècles, ils y contribuent à l’équilibre écologique, se nourrissant de bois mort et débarrassant les forêts de leurs vieilles souches, branches cassées et autres débris végétaux, avec une efficacité redoutable et chirurgicale. En milieu naturel, les termites ne s’attaquent pas aux arbres sains, ces derniers sécrétant des toxines qui les protègent. A ce stade, les termites ne constituent donc pas un danger… Les termites, une infestation en pleine expansion.
  • De la forêt à la maison. Les termites ont hélas quitté leur habitat forestier pour aller envahir des constructions et en grignoter les parties en bois (charpentes, boiseries, huisseries…). Le phénomène a pris une tournure franchement préoccupante depuis une dizaine d’années.
  • Un constat alarmant. Le constat s’impose : les dégâts causés par les termites, non seulement dans les bâtiments en milieu rural, mais aussi dans des habitations et des arbres en zone urbaine, sont considérables…
  • Des dégâts sournois et dramatiques. Les bois attaqués par les termites ne présentent pas toujours des symptômes visibles de l’extérieur. II reste en effet toujours une mince pellicule intacte sur l’extérieur. D’où une difficile appréciation de l’ampleur et de l’avancée des dégâts. Concrètement, l’intérieur du bois est consommé en lamelles dans le sens des fibres. Et aucun rejet de sciure ne peut permettre de signaler la présence d’une colonie puisque les termites qui transpercent la pellicule externe (bois superficiel, papier peint, peinture), s’empressent de reboucher l’orifice avec un mélange de salive et de déjections. Il ne reste alors qu’une petite tache brune de la taille d’une tête d’épingle. D’une manière générale, les termites s’attaquent à tous les matériaux cellulosiques. Ils sont ainsi les ravageurs potentiels de meubles, huisseries, plinthes, charpentes, doubles cloisons mais aussi livres, cartons, archives… C’est dire que si rien n’est fait, un patrimoine peut être rapidement déprécié !
  • Un fléau en extension. Sans vouloir céder à un quelconque catastrophisme, il faut souligner que, petit à petit, le nombre de zones infestées en France s’accroît : les termites progressent régulièrement vers le Nord et vers l’Est de l’hexagone. Aujourd’hui, plus de 54 départements français sont touchés !
  • Les raisons de l’extension. Pour expliquer l’extension de ce phénomène, plusieurs raisons existent. L’utilisation de bois à la fibre peu résistante comme le pin se répand, le bois de chauffage pour les maisons particulières est source de prolifération et le transport de matériaux de construction et de gravats d’une région à une autre facilitent le transit inter-régional des termites.
  • La ville de Paris elle-même n’échappe pas à l’infestation. Les bâtiments de la plupart des arrondissements sont menacés et de nombreux arbres sont atteints…

Il existe également d’autres parasites s’attaquant au bois

→ Le capricorne des maisons

  • Bois attaqués : uniquement la partie aubieuse des résineux (charpentes, solives, planchers, menuiseries).
  • Aspect des dégâts : trous de sortie ovales de 5 à 8 mm – Galeries contenant de la farine de bois.
  • Morphologie : larve de longueur de 2 à 8 mm de couleur blanche, l’adulte mesure de 10 à 20 mm de couleur brun foncé.
  • Situation géographique : on le trouve en Europe (sauf les régions des pays scandinaves).

→ Le lyctus

  • Bois attaqués : feuillus et tropicaux riches en amidon.
  • Aspect des dégâts : trous de sortie circulaires de 1 à 2 mm – Galeries de section circulaire, parallèle au fil du bois.
  • Morphologie : Larve de longueur de 5 à 7 mm de couleur blanchâtre, l’adulte mesure de 2,5 à 6 mm de couleur brun foncé.
  • Situation géographique : on le trouve dans le monde entier.

→ La mérule

  • Bois attaqués : Toutes essences.
  • Aspect des dégâts : recouvert de filaments blancs ou bruns, le bois se désagrège par plaquettes ou par dés.
  • Description : ouate et filaments blancs, beiges et marrons.
  • Cause des dégâts : humidité supérieure à 22%. L’optimum est à 35% d’humidité avec une température de 20 à 26°C.

→ Les vrillettes

  • Bois attaqués : résineux et feuillus infestés par un champignon de pourriture cubique ou fibreuse.
  • Aspect des dégâts : trous de sortie circulaires de 1 à 4 mm – Galeries circulaires, parallèles au fil du bois.
  • Morphologie : larve de longueur de 2 à 8 mm de couleur blanche, l’adulte mesure de 2,5 à 7 mm et est de couleur brun foncé.
  • Situation géographique : on les trouve dans le monde entier.